Daniel DUCHEMIN nous a quittés, il fut pour de nombreux acteurs associatifs un compagnon de route, un soutien aux projets et aux actions autour de l’intégration, de la culture et de la mémoire des immigrations en France. Il était pour nous tous un homme sur qui on pouvait compter avec chevillé au corps la devise républicaine : La liberté d’être et de vivre ses choix d’homme et de citoyen engagé dans la vie comme en politique.
Bon vivant, il fut un acteur important dans la sauvegarde de la mémoire de l’immigration au sein de Génériques et lors de la création du Réseau Mémoires & Histoires en Ile de France. Cadre au FASILD puis à la DRJSCS IDF. Il était toujours présent dans les actions qui avaient du sens pour lui. Indépendant et ouvert d’esprit, il était militant dans l’âme et vouait sa vie durant à accompagner les actions de qualité, rien ne l’arrêtait quand il s’agit des causes et d’aventures associatives et culturelles justes. L’égalité, il la vivait comme une conviction profonde et un combat nécessaire contre toutes les discriminations.
Figure historique de l’action dans les quartiers, son engagement politique local dans le 20ème arrondissement de Paris est exemplaire en faisant la promotion de la citoyenneté inclusive, au cœur de l’association de culture berbère dont il fut un acteur important. Kateb Yacine l’avait affublé du surnom affectueux de « berbère gaulois ». Nous ne pouvons oublier la manifestation culturelle de l’ACB qu’il a organisée dans ce qui va devenir plus tard le Musée de l’immigration. Avec son association Génériques, AIDDA, la Fédération des Espagnols en France… ils ont joué un rôle moteur dans la réflexion et la réalisation des études de préfiguration du Musée. Il contribua en 1983 à l’accueil de la première marche pour l’égalité et contre le racisme en ouvrant le Relais de Ménilmontant qui a vu aussi défiler tous les mouvements et les figures de l’immigration : grèves de la faim, luttes des sans papiers, états généraux – coordination de toutes les marches, les commémorations des 30 ans de la marche de 1983, l’action des radios libres…
Tous égaux, tous libres, c’étaient toute sa vie durant, les revendications de Daniel dit « Duduche » pour les proches. Pour lui, la Fraternité doit s’exercer au quotidien dans la main tendue, dans les mobilisations et les rencontres conviviales autour d’un verre de l’amitié. Daniel DUCHEMIN était un « monstre » d’humilité et d’une grande fidélité aux amitiés et aux engagements.
Ce grand militant était de tous les combats de ces quatre dernières décennies, discret et attentif, il se battait pour ce qu’il croyait juste, il donnait sans compter. Nous perdons un ami, un frère de combat et un militant de taille et de poids.
Hédi CHENCHABI