Atelier animé par Alexis NGANDU

Comment et pourquoi travailler une chanson en classe de FLE ?

Objectifs :

  1. Les motivations pédagogiques.

Elles sont nombreuses, on peut proposer une chanson parce qu’elle.

(C’était le cas pour BOP 104, nous exploitions la Module 6 sur l’appropriation des valeurs de la République et nous étions le 21 juin (La fête de la musique), j’ai donc proposé dans un premier temps les hymnes nationales de six nationalités présentes dans la salle. Cette démarche a plongé les apprenants dans une ferveur civique inattendue !

Nous avons analysé sommairement le contenu de chaque hymne et nous avons tout de suite remarqué que  la musique de six hymnes s’oppose nettement :

– les hymnes asiatiques (Bangladesh, Inde et Sri Lanka) sont plus soft et les titres plus intimistes ( – Sri Lanka Matha – Sri Lanka ma Mère, Amar Shonar Bangla Tomake – Mon Bangla doré je t’aime et Jana Gana Mana-Tu es le souverain de toutes les âmes pour l’Inde ).

Dans le reste du corpus, à commencer par La Marseillaise, l’hymne Erythréenne (Ertra, Ertra, Ertra- Erythrée, Erythrée, Erythrée, l’l’hymne  Soudanaise (Nous sommes les soldats de Dieu, soldats de la patrie) et l’hymne Marocain (intitulée simplement Hymne national –An nasid al- watani)  on note des accents guerriers et nationalistes, et ce n’est pas pour rien que la Marseillaise est aussi intitulée Chant de  guerre pour l’armée du Rhin.

Après ces considérations thématiques, j’ai signalé en reprenant le texte de la Marseillaise quelques structures utilisant l’Impératif – temps particulier dans la conjugaison française –

Allons-Formez-Marchons

Portons-Retenons

Epargnons-Tremblez

L’exploitation d’une œuvre musicale (texte) présente une grande richesse didactique et suscite un élan pédagogique très diversifié, il va nous falloir considérer la chanson non plus comme un complément mais aussi un motif de l’apprentissage.

La chanson contribue à faire de la langue un véritable objet de plaisir, d’après Emmanuelle Rassart[1], l’écoute affective impliquant les sensations et les émotions suscitées par la chanson doivent être exploitées en classe, à en croire le Professeur Rassart, il y a toujours un déclic chez les apprenants ; leurs réticences tombent et leurs créativités se libèrent.

Pour décliner tout parcours didactique autour d’une chanson, elle propose trois étapes :

– la phase découverte, celle qui donne à chaque apprenant le temps de s’approprier le document.

– la phase de découverte consiste à approfondir un élément de la chanson (phonétique, champ lexical). On ne devra pas oublier que même en classe de langue, une chanson n’est pas un texte littéraire dont  il s’agirait de comprendre de en profondeur chaque nuance, chaque détail et chaque référence culturelle.

– la phase d’expression, celle où l’apprenant est amené à produire seul ou en groupe un texte oral ou écrit à partir d’un ou plusieurs éléments de la chanson.

Selon Anna Roig[2], qui partage partiellement l’analyse d’Emmanuelle Rassart, la chanson est outil puissant de communication orale, et l’émotion précise-t-elle est la clé de l’apprentissage, ces ingrédients émotionnels sont contenus dans les paroles et la mélodie. On a pu remarquer que lorsque la dimension émotionnelle est présente, l’apprentissage devient plus facile.

Nous pouvons espérer que dans un avenir proche, la chanson, considérée par certains analystes comme l’art de la répétition[3] par excellence devienne, comme le suggère Emmanuelle Rassart  un outil didactique à part entière, et à propos de didactique, Jean Pierre Robert[4] estime que la didactique est tributaire des moyens techniques que lui donnent son époque (…) Au tableau noir et au manuel scolaire traditionnels sont venus s’ajouter (…), magnétophones et bandes magnétiques, film, cassette audio, magnétoscope, CD, DVD..

Et prochainement il va falloir joindre le Texte sonore.


[1] Professeur de FLE à l’université de Louvain (Belgique)

Bop.fipf.org/wp/content/images/stories/articles/rassart2008.htm

[2] https://www.emdl.fr/fle/a-propos/nos-formateurs/anna-roig

[3] On n’a pas oublié le fameux refrain Comme d’habitude de Claude François et Gilles Thibaut.

[4] Dictionnaire pratique de didactique du FLE. Ed.Ophrys, Paris 2008, p.68

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